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23 avril 2017 7 23 /04 /avril /2017 01:17
  1. Le quinquennat Hollande-Ayrault-Valls a été désastreux sur tous les plans. En plus de la suffisance et de l’arrogance de nos belles âmes, il y a ces incessantes attaques contre ce qui fait le fondement de notre société : le droit du travail, les conventions collectives, la sécurité sociale. Il y a la répression contre le mouvement social et la criminalisation du syndicalisme (en en ajoutant à la pompe déjà amorcée par les gouvernements Sarkozy-Fillon), il y a l’augmentation massive du chômage, la tentative d’imposer la déchéance de nationalité, la stigmatisation de l’islam, les propos et les actes anti-Roms et plus largement anti-immigrés de Valls et ses amis, il y a la guerre menée sur plusieurs fronts extérieurs, et qui se solde, partout, par des échecs. Il y a l’incapacité intrinsèque de lutter efficacement contre le terrorisme. On ajoutera à cela les attaques contre l’école, la recherche, la santé et ce panégyrique sans cesse répété de l’adulation du monde du fric et du patronat.
  2. Cette politique, ramassis de mièvrerie, d’incompétence et d’idéologie libérale a naturellement fait le lit de l’extrême droite et de la droite conservatrice.
  3. Le parti socialiste, dans son ensemble, a avalisé cette politique. C’est pourquoi il me semble indécent de reprocher à Jean-Luc Mélenchon d’avoir cassé la gauche, ou de penser encore que le PS est une composante essentielle de la gauche. Ceux qui cassent la gauche – et pas depuis les cinq dernières années- sont précisément ceux qui ont conduit la politique désastreuse. Comme en Grèce ou ailleurs, le changement ne pourra venir qu’avec la fin du parti socialiste qui, en France, est le principal obstacle au changement de société.
  4. Ce gouvernement et les dirigeants du parti socialiste qui l’ont soutenu jusqu’au bout sont tellement discrédités que nous avons eu droit à toutes les esbroufes. La démission en rase campagne de François Hollande qui n’a pas eu le courage d’affronter dans les urnes son bilan. L’échec de Manuel Valls, malgré le poids de l’appareil socialiste, dans une primaire qui n’a rassemblé que le cœur de l’électorat socialiste est évidemment une chose positive. Mais Benoît Hamon a été dans l’incapacité de rebondir sur sa victoire. Il n’a jamais sommé les dirigeants socialistes de prendre les mesures contre ceux qui avaient trahi leurs engagements, à commencer par Manuel Valls. Il n’a pas exigé que les candidats socialistes prennent l’engagement de voter pour l’abrogation de la loi travail. Il soutient sans états d’âme la politique de guerre du gouvernement sortant. En étant le candidat socialiste il est devenu aussi –avec Macron- le candidat du bilan. Il a joué en catimini, rencontrant « en cachette » Jean-Luc Mélenchon en écartant les autres composantes de la gauche, les communistes, mais aussi les écologistes avec qui il a fait une alliance qui au lieu de lui donner des ailes l’a plombé. Le score extrêmement bas que lui donnent les sondages montre bien, s’il se confirmait, que le parti socialiste est touché en son cœur par la déroute du gouvernement sortant.
  5. Les actes terroristes de ces derniers jours (l’attentat déjoué et celui des Champs-Élysées) ne profitent pas comme se sont exaltés les médias à Marine Le Pen mais à droite (et dans la droite je compte Macron) à celui qui apparaît, malgré les casseroles judiciaires, comme le plus expérimenté. Avec Le Pen au pouvoir (qui ne disposerait pas en outre d’une majorité) la France serait isolée et incapable de discuter avec les autres puissances. Il en est de même à droite avec Emmanuel Macron, le bébé Rothschild (1), qui chaque jour nous fait la démonstration de son incapacité à avoir une ligne claire tant en politique extérieure que du point de vue militaire (2).
  6. Donc une situation nouvelle se présente, dans la continuité de la lutte contre la loi travail. D’un côté c’est désormais Mélenchon, et les forces politiques qui le soutiennent, qui incarnent les valeurs de gauche. Et la présence d’un candidat ouvrier, militant syndicaliste, Philippe Poutou, a donné de l’air frais à cette campagne. À ceux qui intimaient à Philippe Poutou de céder la place, répondons que le vote pour Poutou permet de mobiliser des électeurs qui se seraient certainement abstenus s’il n’avait pas été là. J’ai lu que voter Poutou serait donner des voix à Macron. Ce raisonnement est stupide. Les électeurs qui vont voter Poutou votent contre Macron, ils ne lui donnent pas une voix de plus. Ils se seraient abstenus, alors là oui, ils auraient renforcé Macron puisque les pourcentages se calculent sur les votes exprimés. En plus du vote Mélenchon, l’addition des voix de toute la gauche non socialiste donnera une vision claire du rapport de forces.
  7. Une chose est sûre : la campagne électorale a montré qu’il n’y avait aucune raison en soi que la gauche ne soit pas au deuxième tour. Que Mélenchon y soit ou qu’il soit très proche montre qu’il n’y a pas de fatalité. La gauche a toujours gagné la présidentielle en ayant plusieurs candidats de gauche au premier tour. Aujourd’hui cela ne se fait plus au profit du parti socialiste et c’est une bonne chose.
  8. Dernière chose. Emmanuel Macron qui est à la fois candidat du bilan Hollande et candidat de la droite n’a pas cessé de s’emmêler les pinceaux et de dire n’importe quoi. C’est un homme dangereux parce que sous l’influence de sa seule ambition.
  9. Le combat politique, le combat social, ne sont pas limités aux périodes électorales. Les luttes sociales n’ont pas cessé ces dernières semaines, et les continueront après les élections.

 

    1. Pourquoi le bébé Rothschild ? Macron insiste jusqu’à la nausée sur son âge. Comme je l’ai déjà dit, à son âge le Christ était déjà mort… Et la plupart des salariés quadragénaires ont déjà au moins vingt ans de travail derrière eux. Devant Bourdin sur RMC, Emmanuel Macron a expliqué qu’il avait gagné 3 millions d’euros chez Rothschild. Et cela en à peine un an et demi. Soit 216 années de Smic. La première chose que devrait apprendre Emmanuel Macron, c’est la décence. Mais il est vrai qu’il a de qui tenir. Son mentor en politique, François Hollande, a ainsi osé déclarer devant les salariés de Michelin que les augmentations de salaires grèveraient la compétitivité des entreprises…L’homme de la nouveauté n’est que le candidat de la finance, candidat jumeau (mais sans expérience) de François Fillon.
    2. Et ce n’est pas l’arrivée de Le Drian à ses côtés qui nous rassure. Malgré le sacrifice des soldats français sur les terrains d’opérations militaires force est de constater que c’est l’embourbement partout mais surtout que les actions militaires françaises (à part sans doute les forces spéciales et le renseignement extérieur) ne peuvent avoir lieu qu’avec la logistique et l’appui américains.
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