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26 janvier 2011 3 26 /01 /janvier /2011 22:52

Prenons une dépêche de l’AFP. Le 26 janvier 2011 (aujourd’hui, donc) 13 h 16. Titre alléchant : « Finlande : l’extrême-droite talonne les grands partis à 3 mois des élections. » Il est vrai que l’information est inquiétante. Il ressort de cette dépêche, qui fait état d’un sondage (1) publié par le quotidien finlandais Helsingin Sanomat, que le parti Les Vrais Finlandais (en vrai, tout un programme !) recueillerait, si les élections législatives avaient lieu maintenant, 16,2% des suffrages (2), talonnant effectivement le parti du Centre (qui, comme son nom l’indique est à droite) et le parti social démocrate (qui, comme son nom l’indique…) qui feraient respectivement 18,3% et 18,2%.  Un autre parti de droite : le Rassemblement national obtiendrait 21%. As usual, comme disent nos amis britanniques, l’information oublie de donner les scores potentiels de deux autres formations politiques, pourtant dûment citées dans le sondage du HS, la Ligue Verte et l’Alliance de gauche (qui regroupe notamment des communistes, des féministes et des socialistes de gauche). La première ferait 8,8%, la seconde 8,1% (contre un peu plus de 5% aux élections européennes de 2009). Un peu de trop pour le signaler ?

(1)    TNS-Gallup

(2)    Pour le Helsingin Sanomat, le parti des Vrais Finlandais est « un parti populiste de centre-droit »

 

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24 janvier 2011 1 24 /01 /janvier /2011 23:11

Election présidentielle au Portugal. Taux d'abstention: 53%. Elire un président qui n'a aucun pouvoir ne transcende pas les foules. Mais surtout, les électeurs portugais doivent en avoir un peu assez du pas de deux que jouent les partis social-démocrate (qui est un parti de "centre droit") et socialiste qui se partagent le pouvoir depuis fort longtemps. Le candidat de droite, et président sortant, Anibal Cavaco Silva,  est élu avec 52%, le candidat socialiste, Manuel Alegre, soutenu par le Bloc des gauches (extrême-gauche dont les députés européens siègent avec les députés du PCP dans le groupe GUE/NGL) (1)  n'atteint pas les 20%, suivi par un candidat indépendant, Fernando Nobre, (16%), un communiste, Francisco Lopes, (7,5%) et un élu communiste de Madère, Manuel Coelho, en rupture avec son parti (4,5%). Bien qu'ayant perdu un peu plus d'un point par rapport au scrutin  de 2006, le PCP estime que son candidat a fait un bon score et a réussi à percer le mur médiatique. 

Si vous lisez Le Monde daté du 25 janvier vous noterez que, pour son envoyé spécial au Portugal, il n'y a pas de communistes puisque le score de  Lopes n'est même pas mentionné, alors que le journaliste s'extasie de ceux de Nobre et de Coelho (2).

Gênant d'écrire que dans un pays d'Europe (occidentale) un parti communiste peut faire mieux que la figuration? Mais l'oubli est sans doute plus grave que cela. Ce n'est pas la première fois, dans diverses élections en Europe, que les commentateurs oublient les communistes ou les forces alternatives, focalisés qu'ils sont sur les jeux et enjeux politiciens.

 

   (1) Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique. Pour la France, les élus du Front de gauche en sont membres.

   (2) Le sous titre de l'article vaut le déplacement: "Avec 52,9% des voix, le président sortant devance largement le candidat de la gauche (19,7%)". Désolé de le dire mais en l'occurence le candidat socialiste ne représentait pas toute la gauche.

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23 janvier 2011 7 23 /01 /janvier /2011 18:57

Le parti national démocratique, le PND, au pouvoir en Egypte et dont le président est Hosni Moubarak, par ailleurs président égyptien, est, comme le fut le RCD du fuyard Ben Ali, membre de l'Internationale socialiste. Ce qui n'empêche pas, d'ailleurs, le même PND, d'avoir des contacts multiples avec l'UMP en France.

Le PS français va-til attendre la fuite de Moubarak pour demander l'exclusion du PND de l'Internationale?

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22 janvier 2011 6 22 /01 /janvier /2011 00:15

M. Prasquier, président du CRIF (pour combien de temps encore? Parce que, parait-il, ça commence à râler dans les chaumières) ne fait pas dans la dentelle. C'est plutôt l'éléphant dans un magasin de porcelaine. Dans Libération, monsieur le président commet une tribune (1) où, encore une fois, il s'en prend à Stéphane Hessel, une véritable obsession chez lui (2).

Richard Prasquier essaye de justifier l'interdiction du débat qui devait se tenir à l'ENS et où devaient intervenir Stéphane Hessel, Leïla Shahid, déléguée générale de la Palestine auprès de l'Union européenne (c'est à dire ambassadrice), la députée d'Israël Hanin Zoabi, membre du parti arabe Balad, Michel Warschawski, ancien président du Centre d'information alternative de Jérusalem, Benoit Hurel, secrétaire national du Syndicat de la magistrature. En se justifiant, Prasquier se prend les pieds dans le tapis. Il reproche, par exemple, à Stéphane Hessel de n'avoir "jamais trouvé motif à boycotter la Syrie de M. Assad, la Libye de M. Khadafi ou la Birmanie des généraux". M. Prasquier nous dit là qu'on peut bien boycotter qui on veut...pourvu que cela ne soit pas Israël. Curieuse conception du monde.

Richard Prasquier donne aussi des leçons de démocratie car il reproche au débat prévu de ne pas être un débat : "Quand à la liberté d'expression, écrit-il, qu'est-ce d'autre que la possibilité d'exprimer des opinions divergentes ?" Et bien non, la liberté d'expression ce n'est pas le savant dosage des pour et des contre; la liberté d'expression, c'est tout simplement avoir le droit de dire ce que l'on pense, de le faire savoir, soit par des journaux, soit par des rencontres. Par ce qu'on veut, en quelque sorte. On peut, par exemple, être tous d'accord et vouloir le dire. M. Prasquier a donc une vision restrictive de la liberté d'expression. Et le président du Crif de finir: "Je ne n'ai rien exigé, mais j'ai approuvé l'annulation de cette réunion de propagande prise par la direction de l'ENS." On peut aimer ou ne pas aimer la propagande... On peut considérer comme absurde que M. Prasquier considère que cette réunion était une réunion de propagande, mais, jusqu'à nouvel ordre, la propagande, comme il dit, n'est pas interdite en France.

M. Prasquier a donc une curieuse conception du monde, une vision réductrice de la liberté d'expression et une vision extensive de la censure. Surtout, il transforme le Crif en organisation politique et en groupe de pression.  Qu'il ait au moins le courrage de le dire.

 

      (1) Libération du vendredi 21 janvier 2011, pages Rebonds

      (2) Il ne se passe pas un jour sans que la newsletter du Crif n'attaque Stéphane Hessel...

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17 janvier 2011 1 17 /01 /janvier /2011 23:55

Ben Ali, comme le shah d'Iran en 1979, comme Somoza au Nicaragua, en 1979 aussi, a ainsi pris la fuite, poussé dehors par un soulèvement populaire.

Aujourd’hui les masques tombent. Ceux qui depuis des années refusaient de dénoncer le régime tunisien sous de faux prétextes sont coresponsables des victimes sur place (on était à 78 morts lundi soir) comme ils étaient coresponsables des prisonniers politiques, de la torture, des assassinats, des interdictions de partis politiques et des atteintes à la liberté de la presse.

 

Coresponsables de l’écrasement dans le sang, comme à Gafsa, des manifestations et révoltes ouvrières.

 

L’ensemble de la presse, et particulièrement Le Monde et Libération depuis la chute de Ben Ali (1), ont donné moult détails sur la mainmise des deux principaux clans au pouvoir : les Ben Ali (famille et affidés de Monsieur), les Trabelsi (famille et affidés de Madame), sur l’ensemble des structures financières et économiques du pays.

 

A qui fera-t-on croire que Nicolas Sarkozy, marquant en ce sens la continuité avec ses prédécesseurs, ne savait rien de tout cela ? Qu’il ignorait, sans doute, cette coupe réglée, comme il ignorait les tortures et les milliers de prisonniers politiques ? De fait, les droits de l’homme sont, chez notre président, à géométrie variable, tout comme le droit d’ingérence, l’exemple de la Côte d’Ivoire le montre.

Pire encore, si l’on peut dire. Alain Juppé (qui avait promis de ne se consacrer qu’à Bordeaux) (2) donne comme excuse au silence des autorités françaises que l’on n’avait pas assez perçu l’exaspération du peuple tunisien. Sous entendu, tant que celui-ci ne se révolte pas, les atteintes aux libertés et les massacres peuvent continuer. Bel exemple d’un homme droit dans ses bottes.

 

Michèle Alliot-Marie plutôt que de défendre la démocratie, voulait former les policiers tunisiens à la répression des manifestations. C’est vrai que les Français ont su faire dans le passé : 1961, massacre des Algériens à Paris ; 1962 policiers lâchés contre les manifestants à la station de métro Charonne à Paris ; 1988 massacre d’Ouvéa, pour ne citer que quelques exemples.

 

Et on garde le plus pitoyable pour la fin. Cette déclaration, publiée sous forme de communiqué de Gérard Longuet, président du groupe UMP au Sénat : « Le groupe UMP du Sénat souhaite apporter son concours au gouvernement tunisien pour l’organisation des élections à venir et le contrôle de leur régularité au regard des normes démocratiques. » Ben tiens ! Longuet va aller organiser les élections sur place, maintenant qu’un réel pluralisme est promis. Mais quand la dictature régnait, Longuet s’abstenait de tout devoir d’ingérence. Entre Alliot-Marie qui veut enseigner à réprimer démocratiquement et Longuet qui veut enseigner à voter on est en plein retour du colonial.

 

 

 

(1)      L’Humanité, pour sa part, a toujours soutenu le combat du peuple tunisien et dénoncé la dictature de Ben Ali et du RCD.

(2)      On pourrait penser que l’ors des Palais présidentiels a eu raison des bonnes résolutions jupéennes, mais il n’est pas exclu que le maire ex député de Bordeaux pense qu’en se faisant une place au soleil il puisse être le recours en cas d’effondrement de Nicolas Sarkozy.

 

 

 

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17 janvier 2011 1 17 /01 /janvier /2011 23:08

Le RCD, le parti de Ben Ali, le dictateur tunisien chassé de chez lui et réfugié en Arabie Saoudite, était, hier encore, mentionné sur le site de l'Internationale socialiste comme étant membre de cette organisation. Aujourd'hui, il n'y figure plus. L'Internationale et les partis qui la composent, devront peut être s'expliquer sur ces années de compromissions et sur ce soudain lâchage.

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13 janvier 2011 4 13 /01 /janvier /2011 21:55

Eric Zemmour qui, dans Le Figaro, sur RTL, iTélé et France 2, chronique à tout va ne manque jamais une occasion de pourfendre la pensée unique. Qu'Eric Zemmour cesse de jouer, il est le représentant des pensées dominantes à droite et donc de ceux et celles qui nous gouvernent aujourd'hui. La vieille pensée réactionnaire et versaillaise. On admettra que s'épancher partout (presse écrite, radio, télé) cadre mal avec les cris d'orfraie poussés par le chouchou des médias.

Or, donc, Eric Zemmour est poursuivi en justice par l'ensemble, fait rare, des grandes organisations antiracistes: le Mrap, la Licra, SOS-Racisme. Difficile de faire croire à un complot. Le sieur Zemmour avait ainsi déclaré d'une part que la majorité des délinquants étaient noirs et arabes (et donc que cela expliquait les contrôles au faciès) et que d'autre part il était favorable à la discrimination à l'embauche.

Que dire? Pas une émission de télé ou de radio où Zemmour ne joue pas le provo de service: antiféministe, antigréviste, anti immigrés, anti jeunes, anti banlieue.

Zemmour et ses soutiens s'indignent qu'il soit poursuivi et hurlent à la censure. Pourtant, ce n'est pas en France qu'on emprisonne et torture les journalistes, c'est en Tunisie. Ce n'est pas en France qu'on tire à balles réelles sur des manifestants qui contestent la pensée dominante, c'est en Tunisie.

En France, Zemmour éructe contre tout ce qui ne lui ressemble pas ou ne ressemble pas à l'idée qu'il se fait de la France et du monde. Il assène à tous ses grandes idées. C'est bien simple aujourd'hui, en France, on ne peut échapper à Zemmour, vous appelez cela de la censure?

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11 janvier 2011 2 11 /01 /janvier /2011 19:32

Dans un texte déjà vieux d’un peu plus de trois mois (1), Michel Godet, qui hante les studios de télévision, nous sert une soupe d’un goût particulier. Il nous cause donc de la France qui n’arrive pas à se faire aimer de ses immigrés. Vouloir vivre en France, y résider, c’est déjà l’aimer…. Mais allons donc faire comprendre cela à M. Godet qui à toujours l’air de détester tout le monde : les fonctionnaires, les grévistes, les grognons…

« Tout se passe, écrit-il, comme si la France avait honte de son passé colonial et ne cessait de devoir payer le prix de sa repentance. » Et pour bien montrer l’inanité de la critique du passé colonial il commet cette phrase formidable : « A ce compte-là, on devrait aussi voir les protestants réclamer réparation de la Saint-Barthélemy ou de la révocation de l’édit de Nantes ». Extraordinaire ! La France, pour Michel Godet, c’est quoi ? Uniquement des catholiques auxquels les autres composantes s’agrégeraient ?

Mais l’auteur va plus loin : « L’Ile-de-France m’inquiète par la difficulté croissante à intégrer des populations immigrées de plus en plus conséquentes et concentrées dans certains territoires. » Sauf que ces "populations," comme il le dit élégamment, ne sont pas immigrées. Pour une bonne part, elles sont nées ici, sauf à considérer qu’enfant d’immigré, immigré tu es. À ce compte-là moi qui ai eu quatre grands parents immigrés, je dois l’être encore. Et sans doute que chaque jour, avec mon accent parigot, je me demande comment m’intégrer.

C’est la case sociale qui manque à la réflexion de Michel Godet. L’intégration dans une société, qui elle-même doit être ouverte et doit aussi évoluer, passe par le travail. Combattre le chômage de masse en créant des emplois productifs solidarise le monde du travail. La conscience de classe l’emporte alors, sans la renier, sur la conscience des origines.

 

(1)  Le Figaro, mercredi 29 septembre 2010

 

 

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10 janvier 2011 1 10 /01 /janvier /2011 18:33

Juste un mot. Sur les 35 heures, l'analyse de Gérard Filoche, inspecteur du travail, vaut le détour. link . Elle permet d'y voir plus clair sur les projets de Valls et de quelques autres.

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6 janvier 2011 4 06 /01 /janvier /2011 00:06

Il ne se passe pratiquement pas un jour sans que la newsletter du Crif ne publie un article, une tribune ou une information pour critiquer Stéphane Hessel. A croire que le rôle du Crif est de se transformer en fer de lance d'une campagne idéologique pour dénoncer ceux qui critiquent ou contestent le gouvernement israélien actuel et sa politique. Le Crif prend bien soin de préciser que ces tribunes n'engagent que leurs auteurs et ne sont pas forcément les positions du Crif, mais il les donne à connaître, sans doute pour renforcer chez certains des lecteurs de sa newsletter le sentiment que tout le monde serait contre Israël...

Un des derniers pourfendeurs en date de Stéphane Hessel se nomme Laurent Azoulai, présenté comme président du Cercle Léon-Blum. Pauvre Léon! Laurent Azoulai, donc, s'indigne (1) que Stéphane Hessel et d'autres (Mouloud Aounit est ainsi cité) ne s'indignent pas (à sa connaissance) devant les massacres de chrétiens dans des pays arabes. Et de citer évidemment la tuerie en Egypte et les attentats anti-chrétiens en Irak. On fera observer à M. Azoulai, qui a sans doute protesté, enfin, espérons-le, qu'en Irak, par exemple, meurent aussi (et on ne jouera pas aux décomptes des morts), des sunnites, massacrés par des milices chiites, des chiites massacrés par des commandos sunnites, des turcomans, assassinés par les uns et par les autres. Des chrétiens, des musulmans, donc, massacrés aussi par les forces américaines.

Les morts, tous les morts, ne doivent pas passer par pertes et profits de la guerre idéologique.

On ajoutera - et ce d'autant plus que, personnellement, je n'ai jamais soutenu Saddam Hussein à la différence des dirigeants occidentaux, Américains et Européens qui l'ont armé- qu'avant l'intervention bushienne, les chrétiens n'étaient pas persécutés en Irak. C'est la guerre américaine qui a ouvert la boite de Pandore des affrontements communautaires et des massacres à grande échelle, et permis le retour du rigorisme religieux. En somme, à la dictature centralisée a succédé une dictature des milices et des communautés.

Quand Laurent Azoulai dit ne pas entendre de mouvements de solidarité avec les chrétiens d'Orient, je me dis que nous ne vivons pas dans le même pays, n'écoutons pas les mêmes radios, ne regardons pas les mêmes chaînes de télévision, ne lisons pas les mêmes journaux.

Ouverture du journal télévisé tous les soirs, reportages sur les coptes, dossiers fournis dans la presse, quotidienne ou magazine. A qui M. Azoulai fera croire que les massacres n'ont soulevé ni émotion, ni indignation en France?

(1) Newsletter du Crif, datée du 5 janvier 2011

 

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