Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 mai 2011 3 04 /05 /mai /2011 09:31

Mr William Hague, ci devant ministre britannique des affaires étrangères, a d’une manière assez curieuse mis en cause le Hamas palestinien. Ce dernier, par la voix du Premier ministre gazaoui Ismaïl Haniyeh, avait condamné le raid américain sur Jabottabad ayant causé la mort de Ben Laden. Le responsable du Hamas y voyait « la poursuite de  la politique d’oppression américaine fondée sur l’effusion du sang des Arabes et des musulmans ». On peut, en effet, ne pas partager du tout l’analyse de Ismaïl Haniyeh, mais force est de constater que le ton condescendant et menaçant du chef de la diplomatie de Londres ne peut se comprendre que comme un bandage de muscles de la part de certains occidentaux. « Il serait bon (…), a ainsi affirmé William Hague,  qu’en dépit de nombreux sujets de division dans le monde, l’unité soit de mise face à (…) la disparition du responsable de quelques-uns des plus importants actes terroristes dans le monde. » En somme, une sorte d’union sacrée internationale. Venant d’un dirigeant d’un pays qui dans une période relativement récente a mené la politique que l’on sait en Irlande du Nord – et qui s’est heureusement terminée- ne manque pas de sel. D’autant plus que cette déclaration de Hague survient la veille d’une visite de Benyamin Netanyahu à Londres. Un Premier ministre israélien qui veut faire le tour des capitales occidentales pour empêcher une reconnaissance de la Palestine par l’ONU en septembre prochain lors de l’Assemblée générale de l’Organisation. On peut à la fois ne pas regretter, et pourquoi pas se réjouir même, de la mort de Ben Laden et s’interroger sur les circonstances de cette exécution et des violations du droit international qu’elle soulève.

Partager cet article
Repost0
2 mai 2011 1 02 /05 /mai /2011 23:08

Ben Laden est mort, tué par les forces spéciales américaines, les Navy Seals (acronyme de Sea, Air, Land - mer, air, terre). Nous ne pleurerons pas Ben Laden, responsable de milliers de victimes aux Etats-Unis et dans le reste du monde, mais contrairement à ce qu'affirme le ministre Pierre Lellouche nous avons parfaitement le droit, et même de devoir, de poser quelques questions.

Ben Laden mort, on aurait préféré un procès où l'ancien milliardaire saoudo-yéménite aurait peut-être donné quelques explications sur les liens qu'il avait entretenu avec la CIA au moment du djihad contre l'armée soviétique en Afghanistan et contre le gouvernment afghan de l'époque. Qui étaient ses officiers traitants par exemple, qui  le fournissait en armes et comment, qui le renseignait, qui entraînait ses combattants ou comment lui même les finançait... voir  link

Il aurait pu aussi donner des explications sur les conditions et les circonstances qui ont conduit au 11 septembre de sinistre mémoire.

Les Américains disent aujourd'hui qu'ils avaient l'information sur la localisation d'Oussama ben Laden depuis huit mois. On comprend mieux alors cette précipitation dans le décelenchement des opérations en Libye, qui permet ainsi  de détourner l'attention de l'Afghanistan. On comprend mieux aussi l'annonce faite il y a quelques semaines par Obama qu'il s'engageait dans une campagne pour un second mandat. On comprend in fine pourquoi, il y a quelques jours, le président américain a appelé auprès de lui, comme futur secrétaire à la Défense, Leon Panetta, le chef de la CIA, et qu'il a nommé à la place de ce dernier le général Petraeus, ancien chef du CENTCOM, le commandement central des opérations en Irak et Afghanistan qui, après la démission forcée du général McChrystal, était devenu le commandant en chef de l'ISAF qui conduit les opérations militaires américaines en Afghanistan.

La mort, dans ces circonstances, de Ben Laden, laisse par ailleurs les mains plus libres à Barack Obama pour insuffler une autre politique arabe, et plus largement moyen orientale et centrasiatique. Les conservateurs américains avaient inventé de nouveaux ennemis numéro un après la chute de l'URSS: le terrorisme islamique, incarné par Ben Laden, et, en Amérique Latine les trafiquants de drogue (1). Le démocrate Barack Obama tourne la page. Il pourra maintenant, du moins le pense-t'il, engager un véritable dialogue avec le monde arabo-musulman, tel qu'il l'avait défini dans son fameux discours du Caire.

Cependant, la mort de Ben Laden laisse pendantes bien d'autres questions que celles évoquées plus haut. Les commandos américains ont frappé au coeur du Pakistan et l'on comprend bien que pour des raisons d'efficacité les autorités d'Islamabad n'aient pas été mises au courant. Si aujourd'hui les officiels américains louent l'aide du Pakistan, il n'en reste pas moins que le chef d'Al Qaida, loin d'être planqué au sommet d'une montagne ou dans une grotte, vivait dans un complexe résidentiel non loin d'une des plus importantes base de l'armée pakistanaise dans un lieu fréquenté par le gratin des services spéciaux, des agences de renseignements et de l'état major pakistanais. Personne ne peut d'ailleurs penser que des officiers de l'ISI (les services secrets pakistanais), qui pendant la guerre soviétique en Afghanistan travaillaient main dans la main (c'est une litote) avec la CIA, n'étaient pas en contact direct avec le renseignement américain. D'autant plus que ce sont des officiers de l'ISI qui traitaient à l'époque avec les djihadistes, dont Ben Laden, et qui ont suscité et formé les premiers groupes taliban.

En jetant le cadavre de Ben Laden à la mer, dans le Golfe d'Oman, donc pas très loin de son lieu de naissance, les Américains ont voulu -ce qu'ils disent eux-mêmes- empécher que sa stèle ne devienne un lieu de pélerinage. Voudraient-ils faire de Ben Laden un mythe qu'ils ne s'y prendraient pas autrement.

   (1) Ce qui leur a permi d'intervenir militairement d'une manière ou d'une autre dans plusieurs pays d'Amérique latine, dont la Colombie et le Pérou, par le biais de la DEA. 

Partager cet article
Repost0
18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 23:40
Partager cet article
Repost0
2 mars 2011 3 02 /03 /mars /2011 19:38

Dernière nouvelle du jour, concernant l'Irlande. Les chiffres définitifs donnent le Fianna Fail (voir Infos. Irlande: le syndicat Unite met en garde le Labour contre une coalition ave Fine Gael et Info. Débacle pour le gouvernement en Irlande. Sinn Fein progresse ) à 20 sièges (17,56% des suffrages), le Fine Gael à 76 sièges (35,79%), le Labour à 37 sièges (19,56%), Sinn Fein à 14 sièges (10%) et les divers et indépendants à 19 sièges (15,47%), dont l'Alliance de la Gauche Unie qui fait élire cinq députés.

Partager cet article
Repost0
1 mars 2011 2 01 /03 /mars /2011 00:32

Depuis hier soir le résultat en Irlande n'a pas tellement bougé ( voir  Info. Débacle pour le gouvernement en Irlande. Sinn Fein progresse .) Douze sièges dans trois circonscriptions électorales, ne sont pas encore pourvus, puisqu'on procède à un recomptage des voix.

Les résultats (encore partiels donc) :  Fianna Fail (centre, gouvernement sortant) : 18 sièges (74 en 2007); Fine Gael (centre mais très critique du FF) : 70 sièges (51); Labour (travailliste) : 36 sièges (20); Sinn Fein : 13 sièges (5); indépendants : 17 sièges (7). Les Verts, qui participaient à la coalition gouvernementale, sont éliminés et perdent leurs six sièges.

A noter que Gerry Adams, le leader du Sinn Fein (qui est un parti qui a des activités à la fois en république d'Irlande et en Irlande du Nord) a été élu dans la circonscription de Louth avec 21 % des suffrages (le SF avait obtenu dans cette circonscription 15% en 2007). Les attaques menées contre lui n'ont donc pas payé.

Parmi les élus indépendants on compte 5 élus de l'Alliance de la gauche unie, constituée récemment autour du Socialist Party. Le leader de ce dernier, Joe Higgins, a recueilli près de 20% à Dublin-Ouest. Seamus Healy, du Groupe d'action des travailleurs et sans emploi, élu depuis les élections de 2000, réussit le plus haut score de l'Alliance avec  21,3% des suffrages à Tupperary-Sud.

Alors que des négociations se sont engagées entre le Fine Gael et le Labour pour former une coalition gouvernementale les syndicats haussent le ton. Jimmy Kelly, dirigeant de la branche irlandaise du syndicat Unite (1) a ainsi déclaré que les Irlandais n'avaient pas voté pour donner une majorité au FG, dénonçant la politique de privatisation et d'austérité préconisée par ce parti. Pour Jimmy Kelly le Labour a "l'opportunité historique" d'impulser une large coalition de gauche. Selon lui, une opposition dirigée par le Labour avec le soutien de Sinn Fein, de l'Alliance de la gauche unie et d'autres élus indépendants lui permettrait de compter sur soixante élus.

     (1) Unite fédère des travailleurs britanniques et irlandais. Il compte 1,5 millions de membres.

Partager cet article
Repost0
27 février 2011 7 27 /02 /février /2011 22:52

Bonne nouvelle en Irlande. Le gouvernement Fianna Fail (qualifié de centre gauche)- Verts (1) est battu. Le gouvernement, qui avait imposé une cure d'austérité sans précédent après la descente aux enfers due à la crise, passe à la trappe. Le Fine Gael (droite), qui propose des solutions "plus douces" est l'un des grands vainqueurs, mais moins que ce qu'il espérait, ce qui l'obligera à une coalition  avec les travaillistes, - les Verts avec 1,82% disparaissant de l'espace politique. Le Fine Gael a toujours, lorsqu'il était au pouvoir, organisé une coalition gouvernementale avec le Labour. Celui ci progresse et devient d'ailleurs la deuxième force politique d'Irlande (2).

Le Sinn Fein réalise son meilleur score en voix et en sièges obtenant ainsi 24,47% dans la circonscription de Donegal Nord Est (+ 7 points) ou 32,97% dans celle de Donegal Sud Ouest  (+ 9,7 points). Au niveau national le SF obtient 10% et 13 sièges de députés (3), soit 8 de plus qu'en 2007 (résultats partiels à 23 h 30 dimanche). Par ailleurs, dans certaines criconscriptions l'Alliance de la gauche unie réussit, sous l'étiquette "indépendant" à faire élire des députés.

 

     (1) Les Verts ont quitté le gouvernement il y a quelques semaines en janvier 2011.

     (2) Résultats encore partiels : Fine Gael 36% (+ 8,7), 70 sièges; Labour : 19,4% (+ 9,3),      35 sièges; Fianna Fail : 17,5% (- 9,8), 18 sièges; Sinn Fein : 10 %, 13 sièges déjà attribués et peut-être deux supplémentaires (contre 5 en 2007).

     (3) Parmi eux, Gerry Adams, le président du SF

Partager cet article
Repost0
22 février 2011 2 22 /02 /février /2011 00:35

A propos des élections à Hambourg et en complément du papier précédent.

C'est à 23 h 45 dimanche soir que dans une nouvelle dépêche l'Afp ajoute cette phrase : "Le parti de gauche Die Linke obtient 6,4% des voix." Phrase ajoutée donc quelques heures après notre "papier" ( Pour l'Afp aux élections d'Hambourg, Die Linke n'existe pas ). Nous n'aurons pas la prétention de croire que nous y sommes pour quelque chose, mais, enfin, c'est un premier pas dans la reconnaissance de la réalité politique allemande. Nous avons maintenant les vrais chiffres: ils donnent Die Linke à 6,4% soit le même score qu'en 2008 (1). Cela ne change évidemment rien au fait que lors des sondages "sortie des urnes" le site de la télé allemande ARD donnait bien les estimations de tous les partis et que l'Afp s'est contenté d'en oublier un seul.

 (1) CDU : 21,9% (- 20,6), 28 sièges (56 en 2008); SPD : 48,3% (+14,2), 62 sièges (45); Verts : 11,2 (+1,6), 14 sièges (12); Die Linke : 6,4% (=), 8 sièges (8); FDP : 6,6% (+1,9), 9 sièges (+9)

Partager cet article
Repost0
20 février 2011 7 20 /02 /février /2011 19:58

De nouveaux, des élections régionales en Allemagne (cette fois à Hambourg). De nouveau, des dépêches de l’Afp et encore un oubli. Toujours le même. Aujourd’hui (20 février), à 12 h 45, l’Agence publie une dépêche (un « papier général ») à propos des élections pour le Sénat de la ville-Etat de Hambourg qui doivent avoir lieu le jour même. On prévoit une déroute de la CDU, le parti d’Angela Merkel. On passe en revue l’ensemble des partis qui concourent. On annonce même que les sondages donneraient quelque 14% aux Verts. On y cause naturellement du SPD, des libéraux. Passés à la trappe, les pronostics pour Die Linke, le parti de gauche à gauche du SPD, qui avait pourtant des élus au parlement sortant.

Dans une autre dépêche, de 18 h 11, l’Afp rend compte des premiers sondages « sortie des urnes » (des télés ARD et ZDF)  : la CDU serait autour de 20%, le SPD aurait la majorité des sièges, les Verts « qui ont le vent en poupe au niveau national » obtiendraient 11,5% des voix, les libéraux 6,5 %. Tiens, tiens, c’est tout. Il manque… Die Linke, pourtant crédité par la chaîne ARD de 7% des suffrages, en progression de quelque 0,5%. Il y aurait des remarques intéressantes à faire :

1-  C’est la confirmation de l’implantation à l’Ouest de Die Linke.

2-  C’est la preuve que l’ensemble des partis de gauche (Die Linke, SPD et Verts) peuvent progresser sans que la progression de l’un ne se fasse au détriment des autres.

3-  La gauche est largement majoritaire à Hambourg (environ 67% selon les sondages). Le SPD appliquera-t-il une politique de gauche ?

Mais pour faire ces remarques, il aurait fallu donner le score probable de Die Linke.

On pourrait croire, puisque ce n’est pas la première fois, qu’il y a complot ou consigne. Ne pas donner d’idées à ceux qui en France pourraient être tentés par une alternative autre que celle, sempiternelle, du PS. Mais en fait, ce doit être beaucoup plus simple. On ne parle pas de Die Linke, parce qu’on n’y pense pas. On se contente des partis traditionnels, ceux dont on pense qu’ils ont le vent en poupe et ceux que l’on juge apte à gouverner…

 

Partager cet article
Repost0
11 février 2011 5 11 /02 /février /2011 11:32

Finalement, Mme Alliot-Marie est plus ferme qu'on ne le pensait. Elle vient d'annoncer qu'en tant que ministre des Affaires étrangères elle ne participerait à aucune manifestation de l'année du Mexique en France. La cause? Le rejet par la justice mexicaine du recours de Florence Cassez, la Française incarcérée et condamnée à 60 ans de prison pour enlèvement et qui a toujours clamé son innocence. Je ne sais pas plus que le commun des mortels si la détenue est coupable ou non. Des spécialistes et des juristes mettent en doute l'impartialité du jugement et le comportement de la police mexicaine. Dans un pays où la guerre entre et avec les narco trafiquants fait des milliers de morts tout est effectivement possible.

Mme Alliot-Marie met ainsi le Mexique au ban des nations mais les dizaines d'années de dictature dans les "pays amis" Egypte et Tunisie en tête ne l'ont jamais choquée. Les centaines de morts depuis que Moubarak s'accroche comme un désespéré au pouvoir ne lui ont pas arraché un mot d'une quelconque volonté d'acte public pour condamner le raïs.

Mais il est vrai que le Mexique, c'est peut être loin pour y passer des vacances.

 

Dans le même ordre d'idée le président de la République reçoit les parents de Florence Cassez. C'est une bonne chose. A ma connaissance il n'a jamais reçu la famille de Salah Hamouri, franco-palestinien, condamné illégalement par la justice israélienne.

Partager cet article
Repost0
9 février 2011 3 09 /02 /février /2011 23:10

Le pire, avec Mme Alliot-Marie c'est que, comme Eric Woerth (vous savez les chevaux de Madame, le champ de course de Compiègne, Le Premier Cercle...), elle ne comprend pas ce qu'on lui reproche. C'est son monde, elle vit avec. Or, donc, la ministre et son ministre conjoint s'en furent en Tunisie dans l'avion d'un nabab. On apprend maintenant que François Fillon partit en famille passer les fêtes en Egypte à l'invitation du président Moubarak. C'est peut être légal, de bonne pratique diplomatique, mais ce n'est pas éthique. D'abord, parce qu'en terme diplomatique on peut refuser une invitation. C'est un signe. On n'est pas obligé de faire des courbettes à Moubarak parcequ'il serait un allié indéfectible de l'occident alors que tout le monde savait que le régime était un régime policier, autoritaire et que les prisons regorgeaient de prisonniers politiques. (Et ajoutons que le Premier ministre et peut être futur candidat à la mairie de Paris, n'était en rien obligé de passer ses vacances en Egypte...)

Ll'équipée de François et Pénélope se termine avec un premier ministre l'air piteux sur les bancs de l'Assemblée nationale n'osant regarder de face sa ministre des affaires étrangères se dépatouiller seule. Bref, l'esprit Neuilly/Auteuil/Passy flotte sur l'Assemblée.

Robert Badinter, qui sait ce qu'il dit, a ainsi affirmé à propos des voyages de complaisances : "si vous repreniez la liste complète de tous ceux qui ont été reçus par le roi du Maroc - pas l'actuel mais son prédécesseur- pour combien de temps, et dans quelles conditions, vous verriez passer toute la galaxie, ou à peu près, de la vie politique française." On se souvient bien un peu des ministres en tous genres, conseillers de ceci et de cela, qui passèrent leurs jours et leurs nuits à la Mamounia et que le feu roi Hassan tenait, on ne dira pas par quoi par respect de l'internaute...

On pourrait a contrario dresser la liste des militants politiques, communistes ou d'extrême-gauche, de syndicalistes quin traversèrent la Méditerranée, sous Hassan II, pour appoprter leur solidarité au peuple marocain et faire connaitre les emmurés vivants de Tazmamart. A chacun les siens.

 

Partager cet article
Repost0