Madame Nadia Carcasset est adjointe au maire de Sainte-Geneviève des Bois (91). Une municipalité qui, si l’on en croit son maire, se réclame de la gauche. Nadia Carcasset est candidate de la « majorité présidentielle », c’est-à-dire d’Emmanuel Macron. Gageons que cette cohabitation au sein de la municipalité de Sainte Geneviève doit faire grincer quelques dents.
Sa profession de foi pour le second tour est digne d’intérêt. « Nadia Carcasset avec vous Pour vous ! Pour nos villes ! Pour la République ». Pour nos villes ? Le rôle d’une députée est-il de défendre les intérêts de ses villes ? Et quels intérêts ? Ceux des promoteurs immobiliers ? Des chefs d’entreprise ? Pas un mot sur le travail et les travailleurs. Pas un mot pour ceux qui sont confrontés chaque jour à la dure réalité de l’exploitation, des transports chronophages et épuisants.
Naturellement la candidate s’en prend à son adversaire, Antoine Léaument (LFI-Nupes) avec cet argument d’une grande finesse : « vous devrez choisir entre une députée qui s’engage d’abord à vous défendre et un collaborateur politique qui sert d’abord les intérêts de la France Insoumise ». Madame Carcasset est bien pourtant, elle aussi, la candidate d’une formation politique, et elle affirme fort qu’elle fait partie de la « majorité présidentielle avec Emmanuel Macron » (existerait-il donc une majorité présidentielle sans Macron ?).
L’adjointe au maire nous promet que si elle est élue elle votera une « grande loi pour protéger votre pouvoir d’achat face à la cherté de la vie »… Qui donc était au pouvoir ces cinq dernières années ? Les amis de Mme Carcasset. Qui a durci les lois contre les chômeurs, refusé de donner des coups de pouce au Smic ? Qui s’est opposé au relèvement des points d’indice des fonctionnaires pendant ces cinq dernières années poursuivant, en ka durcissant la politique de Hollande, dont Emmanuel Macron fut le ministre de l’économie (un ministre d’ailleurs qui passa plus de temps à préparer sa première campagne présidentielle et à lever des fonds qu’à faire son travail de ministre) ? Mme Carcasset prend les électeurs pour des imbéciles. Elle veut nous faire croire que les cinq dernières années n’ont pas existé. Gageons que les Gilets jaunes et tous ceux qui ont manifesté par centaines de milliers contre la réforme macronienne des retraites s’en souviendront.
Mais le visage de cette majorité présidentielle transparaît dans le texte de Nadia Carcasset. Voter pour elle ce serait voter pour une députée républicaine. Que je sache Léaument n’est pas un royaliste. Seuls les candidats macroniens auraient le droit de se dire républicains ? C’est une vision totalitaire de la société. Mme Carcasset veut diviser la France, entre les bons français républicains et les autres qui ne seraient que des candidats d’extrême-gauche (ce qui en soit d’ailleurs est loin d’être une insulte). Mais notre candidate, qui se voit déjà élue, nous dit qu’en tant que « députée républicaine » elle « luttera contre le racisme, l’antisémitisme et le communautarisme ». Tiens, tiens, formule ambiguë qui vise à faire croire que les candidats et candidates de la Nupes seraient coupables de complicités avec le racisme. Et sa critique du communautarisme, c’est quoi ? Empêcher que les gens se regroupent, pour des raisons culturelles ou pour se défendre, s’entre aider ? Vise-t-elle les associations d’originaires de Bretagne ? Les originaires du Portugal ? Les associations kurdes ? Les associations ultra-marines ? Le Crif ? Le Cran ? C’est cette majorité présidentielle (qui est d’ailleurs minoritaire) qui veut sans cesse diviser le peuple.
Bref, un texte qui sent la droite à plein nez.
Et elle finit en nous appelant, à nous mobiliser « contre le candidat de l’extrême-gauche ». Madame, laissez la peur du rouge aux bêtes à cornes.
Ah ! Oui, aussi. Pas un mot sur le député En marche sortant. Un certain Pierre-Alain Raphan, que personne n’a jamais vu, jamais entendu. Elle en pense quoi de ce député fantôme dont elle est la candidate héritière ?
