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17 juin 2013 1 17 /06 /juin /2013 14:42

Sur le site du CAPE (Centre des affaires publiques et de l’Etat) de Jérusalem, Freddy Eytan livre, le 16 juin 2013, un éditorial sur l’élection de Rohani et ses conséquences link. On y notera que l’auteur fait peu de cas des élections elle-même puisqu’il juge que le peuple iranien a eu une « approche naïve mais sincère » (merci pour lui) et que tout ça est manigancé par le « Guide spirituel, l’ayatollah Khamenei ». Rappelons qu’en 1997, Khatami fut élu contre les candidats officiels parce qu’il avait principalement le soutien des jeunes et des ouvriers. En 2005, Ahmadinejad lui-même fut élu contre les candidats officiels –et notons que, contrairement à ses prédécesseurs directs et à son successeur, il n’était pas un dignitaire religieux, mais un laïc. (Au passage l’ayatollah Khamenei, ancien président de la République, de 1981 à 1989, n’est pas le Guide spirituel mais a le titre de Guide (Rahbar) de la révolution islamique, ce qui n’est sans doute pas mieux, mais c’est son titre.) « Qu’on ne se trompe pas, Rohani fait partie de la classe religieuse chiite et agit en connivence avec le chef de l’Etat », écrit l’éditorialiste. Le fait d’être « membre de la classe religieuse chiite » (ce qui, entre nous, ne veut rien dire) empêche-t-il d’avoir une visée politique ? C’est bien celle-ci qu’il faudrait voir et étudier. En titre, le Rahbar n’est pas le chef de l’Etat mais il est vrai qu’il en a les attributions (il est notamment chef des armées, il a de fait le droit de grâce, etc.)

Freddy Eytan se gausse de l’élection notant : « comme s’il s’agissait de résultats démocratiques ». Ces élections en tout cas montrent qu’à l’intérieur du système politique (de la république islamique), il y a des contradictions et que les élections peuvent être un élément de la contradiction, sinon on ne comprendrait pas pourquoi en 1997 Khatami avait été élu à la présidence.

Il est, sous la plume de Freddy Eytan, une petite phrase significative « Mais à l’évidence, l’Iran demeure une théocratie chiite et son souverain sera toujours considéré comme le représentant d’Allah jusqu’au jour où un véritable changement démocratique écartera définitivement tous les ayatollahs ». J’imagine si quelqu’un avait écrit, à un autre propos, « un véritable changement démocratique écartera définitivement tous les grands rabbins », ou « tous les archevêques et cardinaux »…. Ayatollah est un titre religieux et tous les ayatollahs ne sont pas des dictateurs en puissance…

 

 

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