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17 janvier 2018 3 17 /01 /janvier /2018 22:59

Le gouvernement Macron-Philippe a mis fin aux tergiversations à propos de l’aéroport de Notre Dame des Landes.

Le président fait le contraire de ce qu’il avait préalablement annoncé. Et pour une fois, c’est tant mieux. La droite, toutes tendances confondues, et les notables du PS (qu’ils soient encore membres du parti qui dirigea la France pendant vingt ans ces trente-sept dernières années –point de départ l’élection de François Mitterrand en 1981-, ou qu’ils soient aux manettes au gouvernement où au sein de la république en marche) s’étranglent, nous rebattant les oreilles de démocratie, sens de l’Etat, etc.

L’abandon de l’aéroport est une bonne nouvelle. De toutes les manières, le tandem Macron-Philippe ne pouvait plus faire autrement. Cette bombe à retardement de l’ère Jospin (dont on n’a pas encore tiré toutes les leçons des reculs que ces années-là infligèrent à la gauche et qui furent amplifiés par le trio Hollande-Ayrault-Valls) qui empoisonne la vie publique et politique depuis plusieurs décennies était devenue ingérable (1).

Je mets de côté les arguments techniques, productivistes, technologiques ou écologiques des uns et des autres, ce n’était plus d’actualité. Plus aucune condition n’était réunie pour mener à bien ce projet tant il fut mal ficelé et mal mené.

Qu’on ne nous mette pas sur le même plan le non-respect du référendum de 2005 sur le traité constitutionnel européen et le referendum rabougri de 2016 qui ne concernait que la Loire-Atlantique pour un projet, nous disait-on, d’intérêt national.

En tout cas, ce recul en rase campagne du président montre (que l’on partage ou non les orientations des zadistes) qu’une mobilisation massive, opiniâtre, peut obliger un gouvernement à céder.

 

Désormais, c’est au contenu de la politique économique et sociale qu’il faut s’attaquer.

Ce qu’ont obtenu les dockers et les routiers, à savoir des dérogations quant à l’application de la loi travail et des ordonnances Macron dans leurs champs d’activités respectifs peut être obtenu dans d’autres secteurs.

Ce sont des Zad de défense sociale qu’il faut créer avec les syndicats et les salarié-e-s qui se battent déjà dans les entreprises pour non seulement refuser les reculs sociaux mais pour conquérir de nouveaux droits.

 

(1) La mobilisation contre le projet d’aéroport a commencé bien avant la bataille du Larzac. Le projet d’aéroport date de 1963 et c’est en 1968 –il y a cinquante ans- que le site de Notre Dame des Landes est désigné comme préférentiel. La zad (dans son appellation officielle de zone d’aménagement différée) date de 1974 et l’association de défense des exploitants (agriculteurs) date de 1972…. C’est Lionel Jospin qui a remis la machine infernale en route en 2000 (comme c’est lui d’ailleurs qui avait eu l’idée d’inverser le calendrier électoral et de renforcer la présidentialisation du régime comme jamais).

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