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8 octobre 2013 2 08 /10 /octobre /2013 23:31

joukov.pngJe ne sais pas ce que vaut le livre Joukov, l’homme qui a vaincu Hitler de Jean Lopez et Lasha Otkhmezuri, qui vient de sortir chez  Perrin. Mais ce qu’on peut dire c’est que le critique du Figaro (1), Paul-François Paoli, y va au sabre d’abordage. Evidemment, le parti communiste soviétique était « en pleine panique », « Staline, dit-on, est au bout du rouleau » - lorsque les troupes allemandes approchent de Moscou… Et là le coup de pied de l’âne : « Le chef communiste français Thorez prend la fuite, c’est décidemment une habitude. »  Au Figaro, l’anticommunisme obsessionnel est aussi, décidemment, une habitude.. Selon le critique du quotidien conservateur, les auteurs dans leur livre montreraient la fragilité de l’Etat soviétique « qui craignait son propre peuple »… Pourtant, dans les territoires de l’ouest, occupés par les troupes du Reich, les partisans soviétiques menèrent une guerre sans merci contre les troupes d’occupation. Et ces guérillas étaient armés. Les peuples soviétiques se sont battus, y compris dans les territoires perdus au début de la guerre. Motus et bouche cousue là dessus.  Le critique du Figaro parle de la « folie racialiste », de Hitler qui l’empêcha de s’appuyer sur les nationalismes ukrainiens. En gros, si Hitler a perdu, c’est de sa faute. Mais surtout l’éminent publiciste parle des deux millions d’Allemandes qui furent violées par des soldats russes « ivres de haine et de vodka », quand les troupes de Joukov entrèrent en Allemagne. « Cruauté massive à laquelle Joukov ne trouvera rien à redire ». Oui, il y a eu des crimes menés par l’armée libératrice. Il faut le dire et le dénoncer. Mais pourquoi pas un mot sur les massacres commis par les nazis dans les territoires occupés ? sur les Eisatzgruppen de sinistre mémoire ? sur les vingt millions de Soviétiques  morts pendant cette guerre, pour défendre leur pays, certes, mais aussi pour la liberté du monde ? La peur –et la haine- du peuple est une constante chez certains. Les personnalités comptent, certes. Les personnalités comme Joukov, comme Staline , comme Khrouchtchev… Mais sans le peuple, les personnalités ne sont que des individualités sans pouvoir. La grande force du socialisme soviétique, c'est que, malgré les crimes de Staline, l'élan de la révolution et la mobilisation des peuples sauvèrent aussi l'idéal révolutionnaire.

(1) Figaro, jeudi 19 septembre 2013

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