L'appareil, on connaît. Enfin, moi je connais. J'ai entendu parler de l'appareil dentaire, vous savez ce truc pas très esthétique qu'on place dans la bouche des gosses et qui fait qu'une fois par an on emmène le môme, ou la môme chez le dentiste...
Bref, l'appareil.
Et voilà que j'apprends que le nouveau secrétaire national du PCF est issu de l'appareil. Cela m'en bouche en coin, si j'ose dire. Chirac, Hollande, Royal, tant d'autres, sortis non de la cuisse de Jupiter, mais de l'ENA, n'ont rien à voir avec un appareil. Chirac: direct de l'ENA dans les cabinets ministériels puis ministre, Hollande, direct dans les cabinets, puis premier secrétaire, on peut continuer.
Les dirigeants communistes ont plutôt, en général, (avec quelques exceptions tout de même), une profession qu'ils ont exercé quelques années. Georges Marchais, par exemple, était ouvrier métallo, Robert Hue a été infirmier et... Pierre Laurent, journaliste. Tiens donc. Mais c'était à l'Huma (1) ! va-t-on s'écrier dans les chaumières. Et alors? L'Huma, ce n'est pas un journal, par hasard? Le journal de Jaurès et de Cachin. Un journal d'opinion donc. Qui affiche la couleur. L'Huma serait l'appareil. Et pas Le Figaro, le journal de Dassault, ci devant responsable UMP et industriel? Et pas Libération? Et pas Le Monde? Et pas...et pas.? Et bien non, c'est vrai, les journaux ne sont pas des appareils, ni le Monde, ni Libé, ni L'Huma... ce sont des vecteurs d'informations et d'opinion. Journaliste, jusqu'à preuve du contraire, c'est un métier. Politique, non, ce n'est pas un métier, c'est une opinion, un engagement, un combat. Et si l'appareil c'était précisément cela, simplement cela: une organisation de gens qui travaillent au profit du monde du travail.
Une manière non pas de réhabiliter la politique, mais de faire de la politique.
(1) Et pendant vingt-cinq ans. Comment dirait Roland Cayrol aperçu sur la Cinq l'autre soir? Une vraie carrière d'apparatchik? On a connu ascension plus foudroyante...
