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23 janvier 2017 1 23 /01 /janvier /2017 23:15

La lecture des commentaires sur les réseaux sociaux me laisse parfois pantois, notamment certaines réactions à la primaire socialiste, les uns disant qu’il faut aller soutenir Benoît Hamon, d’autres qu’il faut surtout privilégier Valls car il serait un ennemi bien plus facile à combattre et qu’en faisant gagner Hamon on favoriserait… Macron.

Cessons de nous nombriliser dans notre propre microcosme. La primaire des socialistes, la belle alliance populaire, pour reprendre l’étiquetage pompeux inventé par Jean-Christophe Cambadélis, est d’abord un échec.

Un échec pour la participation : 1 600 000 votants si on s’en tient aux derniers chiffres donnés par la direction socialiste ce lundi soir (et vu le cafouillage sur ces chiffres, on n’est en fait sur de rien, quel manque de respect pour les électeurs qui ont cru à ce scrutin).

Un échec, donc pour la participation, ce qui écarte le parti socialiste de tout projet alternatif à lui-même. Si Hamon gagne la primaire et s’il veut réellement un changement d’orientation politique au sommet de l’Etat, alors il faut qu’il négocie un accord politique avec les forces qui veulent le changement et cela ne peut pas signifier un ralliement des autres composantes de la gauche au candidat socialiste : il faut trouver autre chose. Et là on verra si Benoît Hamon a le sens de l’Etat, c’est-à-dire faire gagner la « vraie gauche », ou s’il n’a pour objectif que de prendre le contrôle du PS.

Le deuxième échec, c’est celui de Manuel Valls et ne tournons pas autour du pot, cela fait plaisir. Plus vite cet homme autoritaire sans autre ligne politique que son accession au pouvoir sera éjecté, mieux la démocratie s’en portera. Ce premier échec de Valls n’est pas, contrairement à ce que disent des commentateurs politiques, une bonne nouvelle pour Macron, c’est plutôt une bonne nouvelle pour ceux qui depuis le début combattent la politique de Manuel Valls, notamment les communistes et la France insoumise.

Il faut être clair et net : moins il y aura de participants au deuxième tour de cette primaire, plus la perspective de reconstruire, ou même de construire, la gauche sera forte. Après, que les vallsistes ou autres hollandais se retrouvent derrière Macron ne changera rien. La voie social-démocrate (ou social-libérale pour les puristes) sera portée par Macron au lieu de l’être par Hollande, et il est douteux que le premier atteigne les 26% au premier tour de la présidentielle, s’il tient jusque-là…

Une dernière remarque : l’électorat socialiste, dont les participants à la primaire devaient en être le socle, se réduit comme peau de chagrin. Mais peu ou prou le rapport de force interne reste le même. Montebourg a réalisé le même pourcentage qu’en 2011, Hamon a fait à peu de chose près le score de Martine Aubry, quant à Valls et Peillon ils ont hérité du vote Hollande. Les « petits » candidats font le score de Ségolène Royal et de Jean-Michel Baylet en 2011.

Il n’y a donc pas comme le prétendait Gérard Filoche le soir de la primaire un raz-de-marée de la gauche du parti socialiste, il y a un recul global du vote socialiste, ce qui n’est pas la même chose.

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