5 février 2010
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Martine Aubry a cru bon de défendre Éric Besson dans l'affaire du refus de la nationalité française à un homme qui aurait forcé sa femme à porter la burqa. Précisons que la femme, elle, est française. L'homme, marié à une Française, aurait pu avoir le droit d'obtenir la nationalité française. N'entrons pas dans les détails de ce mauvais débat sur le port de la burqa, mais allons sur le fond. Le fond, c'est que les solutions administratives ne peuvent remplacer le droit et le droit, apparemment, est que cet homme aurait pu devenir français.
Et rappelons à monsieur Besson qu'il existe déjà des lois qui punissent la discrimination, la maltraitance... Et si c'est effectivement le cas notre homme aurait pu être ultérieurement condamné. Or, c'est là que le bât blesse. Notre premier ministre François Fillon y a été de son couplet pour soutenir, lui aussi, le décret pris par Besson et annoncer qu'il allait le signer. En ajoutant, un brun cynique: "l'épouse de ce Monsieur est française et elle continuera si elle le désire, jusqu'à ce qu'on ait légiféré à porter sa burqa (1)". Cela veut bien dire que le Premier ministre n' a aucune certitude que cette femme soit forcée à porter la burqa. Alors? A quoi joue-t-on? A faire peur? A jeter le discrédit sur tout ce qui ne se coule pas dans le moule des "valeurs de la République" (2) ? Que François Fillon ne dit-il rien des monarchistes qui ont pignon sur rue? Que ne dit-il mot des nonnes catholiques qui, à ce que l'on sache, sont, elles aussi, voilées? Le combat contre l'intégrisme doit être exclusivement un combat politique et idéologique. Combattons des idées par des idées; des actes politiques par des actes politiques.
(1) Afp, le 3 février 2009
(2) Les valeurs de la République? Celles qui écrasèrent les Communards? Qui fusillèrent les mutins de 1917? Qui organisèrent les conquêtes et les guerres coloniales? Ou bien celles qui oeuvrent pour l'émancipation humaine? Est-ce François Fillon qui peut, à lui seul, décréter quelles sont les valeurs de la République?
Et rappelons à monsieur Besson qu'il existe déjà des lois qui punissent la discrimination, la maltraitance... Et si c'est effectivement le cas notre homme aurait pu être ultérieurement condamné. Or, c'est là que le bât blesse. Notre premier ministre François Fillon y a été de son couplet pour soutenir, lui aussi, le décret pris par Besson et annoncer qu'il allait le signer. En ajoutant, un brun cynique: "l'épouse de ce Monsieur est française et elle continuera si elle le désire, jusqu'à ce qu'on ait légiféré à porter sa burqa (1)". Cela veut bien dire que le Premier ministre n' a aucune certitude que cette femme soit forcée à porter la burqa. Alors? A quoi joue-t-on? A faire peur? A jeter le discrédit sur tout ce qui ne se coule pas dans le moule des "valeurs de la République" (2) ? Que François Fillon ne dit-il rien des monarchistes qui ont pignon sur rue? Que ne dit-il mot des nonnes catholiques qui, à ce que l'on sache, sont, elles aussi, voilées? Le combat contre l'intégrisme doit être exclusivement un combat politique et idéologique. Combattons des idées par des idées; des actes politiques par des actes politiques.
(1) Afp, le 3 février 2009
(2) Les valeurs de la République? Celles qui écrasèrent les Communards? Qui fusillèrent les mutins de 1917? Qui organisèrent les conquêtes et les guerres coloniales? Ou bien celles qui oeuvrent pour l'émancipation humaine? Est-ce François Fillon qui peut, à lui seul, décréter quelles sont les valeurs de la République?
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