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31 mai 2011 2 31 /05 /mai /2011 01:38

Bonne nouvelle en Italie. Milan se dote d’un maire de gauche. Pas un centriste, un vrai militant de gauche qui fut député indépendant, élu sur la liste de Refondation communiste de 1996 à 2006.  Giuliano    Pisapia, avocat de 62 ans, a largement battu la maire sortante berlusconienne, Letizia Moretti, par 55,10% contre 44,9%. De quoi redonner espoir, là bas aussi, à la gauche de transformation sociale. D’autant plus que l’avocat de la famille de Carlo Giuliani, le jeune militant altermondialiste tué par la police en 2001 à Gênes, avait battu, lors de primaires à gauche le candidat officiel du parti démocrate (PD).

 

En France, c’est moins encourageant. Manuel Valls, candidat potentiel à la primaire socialiste et qui veut absolument se faire élire « à droite », est venu, ce lundi 30 mai, encourager les Marseillais à s’équiper d’une « police municipale armée », comme à Evry. Cette dernière, a souligné le député de l’Essonne, travaille 24 h sur 24 avec la police nationale « et ça se passe bien ». Des vrais policiers formés ce ne serait pas mieux ?

 

La semaine dernière, le 22 mai 2011, les Espagnols ont voté pour  les élections municipales et dans la plupart des régions. Le PSOE de Zapatero a subi une lourde défaite et la droite (le PP) a conquis la quasi totalité des régions (à l’exception notable des Asturies) et est loin devant les socialistes aux municipales. Zapatero paie sa politique de gestion de la crise financière et économique. La Gauche Unie (IU, qui rassemble notamment les communistes et les verts) a progressé nationalement  (plus de un demi point pour obtenir 6,5%) et obtient la majorité absolue dans 58 municipalités et relatives dans 53. IU augmente également le nombre de ses conseillers régionaux (de 1 à 4 en Aragon, de 3 à 5 dans la région de Valence, de 11 à 13 à Madrid, de 2 à 3 en Navarre) et fait son apparition dans plusieurs régions (trois députés en Extramadure). Aux municipales dans le Pays Basque (qui ne renouvelait pas son parlement), le parti de la gauche nationaliste basque (Bildu) obtient 25,4% et devient la deuxième force politique du Pays Basque. Bildu arrive largement en tête à Saint Sébastien (dans l’ensemble de la province du Gizpucoa son score est de 34,6%).

 

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31 mai 2011 2 31 /05 /mai /2011 00:46

C’était sûr ! DSK allait remporter la primaire du parti socialiste. Et devenir ensuite président de la République. Tout ça par la grâce des sondages, et des campagnes de presse et des plans médias, à plus d’un an de la présidentielle ! DSK out pour les raisons que l’on connaît, la machine à sonder est repartie. Cette fois, le nouveau Messie c’est Hollande en personne. Rien ne saurait l’arrêter. Sauf, peut-être Martine Aubry, mais les sondages, toujours eux, ne sont pas encore au top. Pas d’inquiétudes, ça viendra.

Au centre, c’est Borloo (après Bayrou en 2007) qui est saisi non par la grâce mais par la fièvre. L’ancien ministre (sans interruption depuis 2002 jusqu’à son départ en novembre 2010, après que Nicolas Sarkozy lui ait fait miroiter le poste de Premier ministre avant de le recéder à Fillon, gardé au corps par Alain Juppé), a ainsi affirmé dans La Voix du Nord de ce mardi, sa volonté d’être candidat « pour gagner ». Cela aurait été sympathique qu’il annonce être candidat pour perdre… mais bon. On croirait entendre du Hollande dans le texte : « Cela fait des années, dit-il, que je prépare à cette éventualité et j’ai les sentiment que c’est le moment, que la présidentielle va se gagner au profit de celui ou celle qui anticipe le mieux les évolutions de la société française et qui va correspondre le mieux à ses attentes .» Rappelons donc à l’ancien ministre qu’aux européennes (2009), aux régionales (2010) et aux cantonales (2011) la droite a été largement battue. Pour anticiper les attentes de la société française, M. Borloo a des progrès à faire. Le même Borloo était partisan du Oui en 2005 (referendum sur la constitution européenne), comme d’ailleurs la plupart des dirigeants socialistes et la quasi totalité des leaders de droite. C’est le non qui l’a largement emporté. En phase, là encore avec les attentes des Français et des Françaises, M. Borloo…

Ce qui est drôle aussi dans les évidences, c’est ce commentaire sur le site du Monde, lundi soir : « L’ancien numéro deux du gouvernement, un ancien avocat d’affaires de 60 ans, populaire et à la fibre sociale marquée ». Populaire, sans doute. Même si on ne comprend rien à ce qu’il dit (1), Jean-Louis Borloo a un côté sympathique qui tranche avec les Premiers ministres ou ministres d’Etat compassés et droits dans leurs bottes. Mais la fibre sociale ? Où ont-ils vu jouer cela ? Quand il était avocat d’affaires ? Quand il était au gouvernement (huit ans, quand même) ?

Nous voilà bien lotis. A droite, c’est la confusion et le trop plein mais les véritables outsiders de Nicolas Sarkozy attendent pour le moment de voir si le président a la capacité de se présenter et de gagner. Ils se tiennent prêts, les Juppé et les Fillon. Villepin, Morin, Borloo amusent la galerie, pour le moment.

Au PS, c’est aussi le trop plein des ambitions personnelles. En s’engouffrant dans la présidentialisation, le parti de feu Mitterrand participe du rejet global de la politique.

La gauche de transformation sociale (appelons là comme ça, faute de mieux) mériterait d’avoir un(e) candidate(e) représentant réellement le mouvement social et le monde du travail et expliquant pourquoi politiquement c’est utile de voter pour elle/il. On en est malheureusement très loin.

 

  (1) Comme Michel Rocard… En fait, c’est pour cela qu’ils sont populaires tous les deux. On n’arrive pas à relever les contradictions.

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24 mai 2011 2 24 /05 /mai /2011 20:33

Finalement, pourquoi ne serions-nous pas plusieurs millions à déclarer ensemble que nous sommes prêt à exercer des responsabilités ? A être tous et toutes disposés à devenir présidente ou président de la République ? Après tout, cela ne peut pas être pire que ce que c’est aujourd’hui.

A gauche, François Hollande se croit investi d’une mission quasi divine. Strauss-Kahn n’est pas encore enterré que la guerre des chefs repart de plus belle au PS, alors que l’Espagne bouillonne, que la Grèce se révolte, que le Portugal est dans la rue. À ce propos, une incise sur la révolution arabe.  Je pense que le vaste mouvement de protestation en France contre la réforme des retraites, qui n’a pas abouti mais qui a révélé des fractures et une volonté radicale de changement de la part d’un peuple entier, a aussi joué un rôle, au moins d’entraînement, dans ce mouvement international.

Mais revenons à cette guerre des chefs, loin de la bataille politique et sociale qui doit s’ouvrir, qui s’ouvre déjà. La crise économique et financière a montré que la réponse capitaliste traditionnelle  à la crise ne fonctionnait plus, que l’on pouvait ensemble, trouver d’autres voies. Cela ne se retrouve malheureusement pas dans la préparation des prochaines échéances politiques. Quand Moscovici (1) en arrive à reprendre pour lui même les formules éculées de tous les candidats au pouvoir : « Je me sens prêt à exercer des responsabilités au service de la gauche et de mon pays », on se dit que pour battre Sarkozy et la droite, pour mettre en place un nouveau système de développement et de gestion, pour changer, en un mot, la société, il est grand temps d’être des millions à se dire candidats, à intervenir dès aujourd’hui sur tous les lieux et sur tous les terrains et ne pas laisser l’avenir entre les mains d’un sauveur suprême auto désigné, quel qu’il soit.

 

 (1) Entretien aux Echos à paraître ce mercredi

 

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24 mai 2011 2 24 /05 /mai /2011 01:45

Quelque chose changerait-il en Colombie ? La Marine colombienne a saisie lundi dans le port de Carthagène, douze tonnes de cocaïne (d’une valeur marchande de 300 millions de dollars), en partance pour Veracruz (Mexique), mais n’a arrêté personne… La coke appartiendrait, selon l’amiral Roberto Garcia, cité par l’Afp, au gang des Rastrojos, un groupe de trafiquants issus des paramilitaires. Les Rastrojos sont considérés désormais comme le plus grand groupe criminel de Colombie. Ils ont affronté au sud du pays le gang des Aigles Noirs, pour le contrôle de la production et de l’écoulement de la drogue. Les Aigles Noirs ont, par ailleurs, commis des assassinats de paysans et de syndicalistes au profit des grand propriétaires fonciers.

Ce n’est pas la première fois que les Rastrojos se font confisquer leur précieuse marchandise. Il y a un peu plus de deux ans, le 23 mars 2009, la police saisissait 3,5 tonnes de cocaïne appartenant au gang dans le port de Buenaventura. La cargaison, là aussi était, selon la police colombienne, destinée au Mexique.

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24 mai 2011 2 24 /05 /mai /2011 00:23

Évidemment, il fallait qu'il le dise et qu'il le fasse. Alors que la bataille fait rage entre le président iranien et le Guide de la république islamique (1), le ministre adjoint à la Culture pour les affaires cinématographiques  s'est fendu lundi d'une lettre à Gilles Jacob, le président du Festival de Cannes, afin de protester contre l'éviction du Festival de Lars Von trier pour ses propos pro hitlérien. 

Pour Javad Shamaqdari, le sous ministre en question, qui rappelle que le Festival "a été créé dans le but de lutter contre les fascistes", "après 64 ans il est triste de voir les traces d'un comportement fasciste chez les organisateurs de Cannes". Car, pour lui, l'éviction de Von Trier est un acte fasciste! Pour le journal en anglais de Téhéran, Tehran Times, Von Trier faisait de l'humour...

 

 (1) En tout cas cette lutte entre les deux centres du pouvoir à Téhéran rend caduques bien des interprétations sur l'inféodation du président Ahmadinejad à l'ayatollah Khameneï.

 

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17 mai 2011 2 17 /05 /mai /2011 23:23

Il n’y a rien de pire que ce qui se passe actuellement. Le directeur général du FMI, candidat putatif à la présidence de la République, en prison, inculpé, entre autres, d’acte sexuel illicite et de tentative de viol. La presse internationale, mais surtout, on s’en doute, française, qui se déchaîne, qui alterne, comme les médias télé ou audiovisuels, les éditions spéciales, les logorrhées à n’en plus finir.

Les guerres qui pointent leur nez en Afghanistan toujours et plus proche de nous en Libye, sans oublier l’intervention française en Côte d’Ivoire.

La violence des propos xénophobes et des actes gouvernementaux allant dans ce sens en Europe, et particulièrement en France. Une régression sociale encouragée par des ministres et non des moindres. Un parfum des années trente quand le fascisme se voulait la réponse autoritaire –et démagogique- à la crise.

Pour la prochaine présidentielle, on n’aurait donc le choix qu’entre le déballage sordide de ce qui se serait déroulé dans la suite n° 2806 de l’hôtel Sofitel de New York et la naissance annoncé de l’enfant du président…

Le climat est malsain et délétère. Il est donc dangereux.

L’affaire DSK mérite cependant qu’on s’y arrête puisqu’elle est devenue un enjeu politique. Rappelons d’abord que le viol est un crime et qu’il ne s’agit pas là, comme avait cru pouvoir le dire un journaliste de France Info, de « frasques ». Il ne s’agit pas non plus de faire de l’ancien ministre socialiste des finances un coupable en puissance à cause de sa vie sexuelle réelle, supposée ou fantasmée. Personne, comme l’a souligné avec justesse le porte-parole des députés communistes, Roland Muzeau, ne sait ce qui s’est réellement passé dans la fameuse suite à l’exception de deux personnes : Strauss-Kahn lui-même et son accusatrice.

Nous ne jouerons pas au petit jeu des contradictions des uns et des autres, mais soulignons encore deux choses. Certains soutiens socialistes de DSK et une partie de la droite musclée tombent dans les mêmes travers. Une défense sans nuance d’un côté, des attaques perfides de l’autre. Ces deux attitudes discréditent la politique.

La deuxième chose concerne la justice américaine. Les uns nous disent que celle-ci est égalitaire puisqu’elle traite de la même manière les puissants et les moins fortunés. Les autres nous parlent avec terreur du cynisme de cette même justice. Rappelons le : la justice américaine est une justice accusatoire. C’est à l’inculpé de faire preuve de son innocence à la différence du droit français où c’est à l’accusation de prouver le crime ou le délit. Cette pratique américaine est en elle-même inégalitaire. Car les plus riches peuvent débourser pour des avocats et organiser de véritables contre-enquêtes, négocier avec les autorités, engager des détectives privés, des enquêteurs etc. Cette justice-là se rend coupable de nombre d’erreurs judiciaires et les couloirs de la mort sont remplis d’hommes dont on s’aperçoit parfois trop tard qu’ils sont innocents. En général, ces hommes-là ne sont pas des riches.

Revenons à la politique. L’éditorial de Nicolas Demorand, dans Libération demandant des « primaires, vite » fait un peu froid dans le dos. Ce ne sont pas des primaires dont ont besoin les électeurs et les électrices, mais d’une alternative politique claire.

Que vont faire demain les ministres socialistes, si la gauche arrive à reprendre le pouvoir, (mais rien n’est moins sûr) ?

Il semble bien établi que DSK ne sera pas candidat. Évidemment, cela change quelque peu la donne (mais là aussi les médias exagèrent, rien ne dit que Strauss-Kahn aurait été candidat aux primaires, et rien ne dit non plus qu’il aurait été désigné par le PS). Mais d’autres choses, à gauche, changent la donne. D’abord, l’annonce par Besancenot qu’il ne sera pas candidat et la fracture au sein du NPA où une forte minorité (près de 44%) se prononce pour continuer les discussions avec le Front de gauche pour ouvrir une alternative. Ensuite, par l’annonce de Jean-Pierre Chevènement qu’il sera candidat, mais cette dernière peut tomber d’elle même avec l’effacement forcé de DSK.

En tout état de cause, il est sans doute un peu trop tôt pour les formations du Front de gauche de désigner leur candidat, même si les jeux ont l’air d’être fait. La gauche de transformation sociale aurait plutôt intérêt à mobiliser autour d’alternatives, de programme politique, de luttes et de propositions ; de construire un rassemblement pouvant déboucher sur une candidature plutôt que de faire l’inverse, alors qu’il faut bien le dire, la candidature de Jean-Luc Mélenchon ne suscite guère d’enthousiasme, à tort ou à raison. La personnalité ne perce pas. Il n’incarne pas le monde du travail. Il ne personnifie pas le changement, ni en termes de génération au sens biologique du terme, ni en terme politique. Cela ne signifie pas qu’il faille un candidat communiste pur jus,  que cela serait même une erreur.

Il faut élargir le Front de gauche et faire jouer à toutes ses composantes leur propre rôle.

Bref, dans cette campagne présidentielle qui risque de voir déferler des torrents de boue et la démagogie de l’extrême-droite, entretenue d’ailleurs par le président de la République et ses chevau-légers (Guéant d’un côté, les députés qui, par antiphrase, s’intitulent la droite populaire), il est bien temps de faire vivre une alternative politique crédible qui s’adresse d’abord, mais pas exclusivement, au monde du travail, comme les communistes avaient réussi à en être les initiateurs au moment du Front populaire.

 

Un mot encore sur le déchainement de la droite, notamment sur ceux qui, à partir du cas DSK, s'en prennent sur le fond à la gauche. Faut il leur rappeler que les violeurs sont de toutes orgines politiques, sociales, etc. En mai 2003 c'est un conseiller municipal UMP de Neuilly-sur-Seine qui est arrêté; un maire UMP de Seine et Marne, est arrrêté en juin 2004; un conseiller municipal UMP des Pyrénées Atlantiques, arrêté en avril 2004... Tous, dans des affaires différentes, sont  mis en examen pour viols. La liste n'est malheureusement pas exhaustive. Et personne n'a dans ces cas là mis en cause les idées politiques de ces élus.

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12 mai 2011 4 12 /05 /mai /2011 00:09

Bernard-Henri Lévy l’est-il vraiment ou le fait-il exprès? ? Voilà qu’il traite –et ce n’est pas la première fois- de « cons » ceux qui ont trouvé plutôt positif l’accord palestino-palestinien entre le Hamas et le Fatah.

D’abord, sur le site de sa revue,  La Règle du Jeu, il intitule sa lettre pamphlet « ah ! les cons » (sur un Munich palestinien). ( link) Rappelons au philosophe que Munich ce sont des accords signés entre le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne, qui dépecèrent la Tchécoslovaquie et précipitèrent la seconde guerre mondiale (1). Une capitulation en rase campagne devant Hitler. Capitulation dénoncée en son temps, en France, par les anti-munichois, c’est à dire les communistes, quelques socialistes et une poignée d’hommes et de femmes de droite. Au Caire, c’est un accord entre deux  formations politiques du même pays. Il ne s’agissait pas d’imposer à une tierce puissance le dépeçage de son Etat.

BHL voit cet accord du Caire (où un peuple uni mit fin au régime autoritaire et prévaricateur d’Hosni Moubarak) comme « une  catastrophe pour Israël » parce qu’il remet  en selle « une organisation dont le mode d’expression diplomatique privilégié consiste, depuis son putsch de 2007, à tirer des missiles sur les civils de Sderot. » Osons quelques remarques :  le Hamas, qu’on le regrette ou pas c’est une autre histoire, a gagné les élections législatives de 2006 (2). Ce sont les Occidentaux, et principalement les Américains, qui ont refusé toute aide au gouvernement d’union nationale formé à l’époque et qui a débouché sur la crise ayant entraîné la scission étatique de fait entre Gaza et la Cisjordanie, scission qui trouve aussi son origine dans le départ  unilatéral (donc non négocié) des Israéliens de Gaza en 2005. Contradiction quant tu nous tiens (beau sujet de réflexions pour un philosophe).

BHL poursuit en affirmant que cet accord de réconciliation est aussi une catastrophe pour Mahmoud Abbas qui « vient de ruiner en quelques instants (…) tout le crédit politique et moral qu’il avait pu accumuler  (…) » Crédit politique et moral auprès de qui ? Des Occidentaux ? De la plupart des régimes arabes ?  Mais pourquoi BHL ne se pose-t-il pas la question de son crédit (à Mahmoud Abbas) auprès des Palestiniens ?  Peut-être pourrait-il s’interroger sur le crédit dont jouit Marwan Barghouti, condamné à la prison à vie et détenu en Israël, auprès des Palestiniens ? Un Barghouti, membre du Fatah et qui fut à l’initiative d’une pétition de prisonniers (Fatah/ Hamas et d’autres organisations palestiniennes) demandant l’unité nationale pour renforcer la résistance ?

Enfin, BHL trouve que cet accord est une « catastrophe pour le peuple palestinien lui-même » et notamment, explique-t-il,  pour les Gazaouis « qui vivent sous la loi d’un parti, non seulement terroriste (3), mais totalitaire (…) » oubliant de préciser que l’accord a justement permis au Fatah et aux groupes palestiniens de réapparaître légalement  à Gaza ? (sur l'accord, voir la position des communistes palestiniens link )

Les perles sont  pour la fin. D’abord, le philosophe estime que cet accord est « une catastrophe pour la paix », « dont il est faux de dire qu’elle était au point mort »…la colonisation qui continue, les 1800 morts à Gaza pendant l’opération Plomb durci, les incursions en territoire palestinien, les arrestations, y compris de députés, sur le sol palestinien, tout cela, bien sûr pour BHL, ce sont des pas vers la paix…

Ensuite, il nous explique que l’accord va à l’encontre du « printemps arabe », dont il est en pourtant la résultante. Il voit dans ce printemps un champ de bataille où s’affrontent « le courant démocratique et libéral, adepte des droits de l’homme, tenant d’un islam modéré(…) » -parle-t-on de judaïsme modéré, de christianisme modéré ? Au nom de quoi BHL déciderait  de ce qui est acceptable ou nom en islam ?- « de l’autre les vieux crabe de l’islamisme radical, les tyrannies d’hier et d’avant-hier – l’increvable mouvement des Frères musulmans(…) » etc. En Egypte, le peuple s’est soulevé non pas contre les Frères musulmans mais contre le régime d’Hosni Moubarak, allié de l’Occident et notamment de la France. Nous n’avons jamais entendu un responsable gouvernemental français –socialiste ou de droite- s’en prendre au régime de Moubarak lorsque celui-ci exerçait son pouvoir d’une main de fer. Jamais entendu un responsable israélien qu’il soit travailliste, de droite ou d’extrême droite dénoncer les atteintes aux libertés sous Moubarak (et avant lui Sadate) ou sous Ben Ali en Tunisie.

Que les manifestants tunisiens ou égyptiens n’aient pas scandé de mots d’ordre anti-israéliens, c’est normal, ils se battaient chez eux pour la démocratie chez eux. Les Palestiniens se battent d’abord pour la libération de leur pays , c’est à dire pour la fin de la colonisation et de l’occupation, pour la création et la reconnaissance d’un Etat palestinien avec Jérusalem -Est pour capitale.

BHL passe sous silence, parce qu’il le sait, que des manifestations de jeunes Palestiniens ont eu lieu à Gaza et en Cisjordanie, notamment à Ramallah, pour, sur l’exemple de la Tunisie et de l’Egypte, réclamer plus de démocratie et la réconciliation nationale, la fin de la division. C’est ce mouvement de la jeunesse qui a réussi à débloquer la situation.

Il est curieux que dans son texte BHL n’ait pas un mot –pas un mot !- pour qualifier la politique israélienne, comme si on pouvait analyser la situation palestinienne sans évoquer la situation israélienne (et inversement).

BHL, commandant en chef virtuel des forces françaises en Libye, devrait réfléchir : ce ne sont pas les « cons » qui mettent de l’espoir dans l’accord de réconciliation qui ont renoué avec Bachir Al Assad : c’est le président Sarkozy. Ce ne sont pas les « cons » qui ont pardonné à Kadhafi, l’on reçu en grande pompe à Paris, l’ont nommé garde frontière de l’Europe, c’est Nicolas Sarkozy.

Décidemment BHL doit le faire exprès.

 

(1)  J’écris seconde et non pas deuxième car, continuel optimiste, je pense que nous pouvons éviter une troisième guerre mondiale.

(2)  La Palestine est l’un des rares pays du Moyen Orient qui connaisse une vie politique pluraliste et des élections pluralistes malgré l’occupation et la situation conflictuelle qui y  règne.

(3)  BHL ne devrait pas oublier que la droite israélienne est issue d’une mouvance politique qui fut considérée comme terroriste par les britanniques et combattue comme telle.

 

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6 mai 2011 5 06 /05 /mai /2011 13:53

Finissons-en, espérons-le, avec le résultat des dernières élections cantonales à Sainte-Geneviève-des Bois, ville canton comme chacun le sait.  Dans la dernière livraison de Votre ville "le magazine municipal d'information", on peut lire sous la plume du maire : "A l'occasion des dernières élections cantonales, les Génovéfains ont largement fait confiance à Frédéric Petitta pour défendre les intérêts de notre ville-canton au sein de l'assemblée départementale". Répétons-nous. M. Petitta a été élu au second tour et il ne s'agissait pas de l'envoyer à l'assemblée départementale pour "défendre" on ne sait quels intérêts, il s'agissait, pour beaucoup d'électeurs, de faire barrage au Front national. Point. Il s'est agi d'une élection politique et de rien d'autre.  Mais le plus grave n'est pas là. Dans une page intitulée "Action municipale" (tiens donc...)  Votre ville rend compte des élections cantonales, mais uniquement du second tour. Sans jamais citer le nom des candidats présents au premier tour, qui ont quand même réalisé 35% des suffrages. Aux oubliettes donc la candidate de l'UMP, le candidat du Front de gauche (PCF, PG, Alternatifs) et celui du Parti des Génovéfains. Aucun comparatif évidemment avec les élections de 2004. On se serait aperçu que le candidat de la majorité de la majorité municipale (car celle-ci n'était pas unanime à soutenir M. Petitta) avait perdu 7 points.

Le nouveau conseiller général est interviewé sur la page d'à côté. Les fonctions politiques du conseil général sont oubliées mais, là aussi, l'ancien directeur de cabinet nous assène : "le conseiller général doit bien entendu suivre au plus près les projets tant de la municipalité que ceux de nos associations afin de représenter au mieux les habitants". Curieuse conception de la politique. Quand on est élu au département (ou à l'Assemblée nationale) on est porteur de l'intérêt général, en l'occurrence ici du département de l'Essonne et non pas des intérêts particuliers, fussent-ils municipaux. Mais il s'agit là d'un débat  de fond sur ce que doit être la politique.

On cherchera encore une fois partout l'étiquette politique du nouvel élu, pourtant inscrit au groupe socialiste au conseil général. Question que ne manqueront pas de se poser nombre de militants socialistes de Sainte-Geneviève des Bois : est-ce honteux d'être socialiste?

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4 mai 2011 3 04 /05 /mai /2011 22:15

Ils sont trois. Comme les trois baudets. Un est plutôt fort et musclé. Barbu. Il se tient en retrait, comme pour parer aux mauvais coups. Un autre, plus frêle, mais quand même pas mal taillé, semble être le chef, mais on n'est sûr de rien. Le chef, c'est peut être le fort en retrait qui observe. Le frêle, c'est lui qui fait des remarques aux gens. Le troisième est plus filiforme. Il ne dit rien ou presque. Ceux qui sont observés, c'est nous, les gens. Les gens qui sortent du RER, ligne C, qui, pour beaucoup, viennent de se taper un trajet en métro - et je vous passe les arrêts intempestifs comme sur la ligne 6 ce soir, justement. On sort du train qui, cette fois, n'a pas de retard, est à l'heure, mais dont les rames sont crades, papiers journaux (des gratuits) qui encombrent. Tiens, les gratuits, distribués à tort et à travers, s'est-on déjà pencher sur la pollution qu'ils procurent (sans même parler, on est gentil, de leur contenu) ? Bref, on sort du train. On monte dans le bus. On approche du but, dernière étape avant la maison, l'appart', chez soi, peu importe. Coup de chance, le bus est là, on n'a pas eu à attendre. On monte, donc. Trois lascars qui vérifient bien que vous passez votre carte devant la borne magnétique, des fois qu'on serait un dangereux pirate des bus. Vous slalomez un peu entre les trois, qui ont appris à faire barrage de leur corps, et vous en entendez un qui laisse à la porte -ils ont tous les droits, on vous dit,-  trois jeunes, justement, qui n'ont pas assez de fric pour se payer le billet. Le billet qui, faut le dire en passant, est largement au dessus de l'euro. Pas de petits profits. Bref, les trois jeunes remonteront à pied où alors prendront le prochain bus quand les trois contrôleurs olive (couleur de leurs z'uniformes -ne jamais oublier de les mettre en uniforme, ça leur donne du prestige, on peut dominer la société, les gens, quoi) auront fini leur journée. Pas agressifs, ce jour là en tous cas, les trois gonzes en vareuse. Tiens, on aurait pu leur demander qu'ils nous montrent leur carte de contrôleur, leurs horaires, tout ça. Nous aussi on aimerait savoir, être surs qu'ils sont en règle.

Nous voilà partis. A chaque arrêt, mêmes regards sur les passagers qui montent, même hochements de tête quand les quidams font passer leur carte sur la borne magnétique ou compostent leur ticket. Le bus brinquebale et monte la pente vers le bout du bout du monde, Saint-Hubert, chasseur devant l'Eternel, en personne. Mais nos trois cerbères, on n'ose les appeler cicérones, descendent route de Corbeil. Pour ceux qui ne connaissent pas notre belle ville de Sainte-Geneviève des Bois (son église russe; sa grotte miraculeuse; son marché - l'un des plus beaux de l'Ile de France -; sa zone industrielle; son cimetière russe - on y peut y voir la tombe de Noureev et celle de Ioussoupov, l'assassin de Raspoutine-), la route de Corbeil est l'une des premières frontières entre la partie commerçante et résidentielle qui s'étend depuis la gare, et l'entrée dans les cités un peu plus haut encore. Ont-ils peur, nos joyeux drilles? Ou bien attendent-ils de sévir sur une autre ligne ?

Il ne s'est rien passé. Chronique pour rien, donc. Non. Il y a en a un peu marre d'être toujours pris pour un suspect, contrôlé à 21 h 30 quand on rentre chez soi après une journée de boulot. Marre d'avoir en face de soi des contrôleurs qui se croient maîtres chez eux. Evidemment, il y aura toujours un adepte du bon sens qui vous dira que se sentent mal à l'aise ceux qui ont quelque chose à se reprocher. C'est comme sur le parvis de la gare. On nous informe -souriez vous êtes filmés- que nous sommes sous vidéo protection. Ah! La joile formule pour éviter le mot surveillance.

Soirée ordinaire d'une journée ordinaire. Tiens, on en rajoute. L'autre lundi soir une jeune femme se fait agresser par un petit malfrat balourd dans les couloirs du métro Porte-de-Montreuil. Le pickpocket mal dégrossi se carapate. Un peu plus loin dix agents, tiens couleur olive aussi, contrôlent tous les gens qui sortent du métro. On est lundi, c'est pas ravioli, c'est jour de Puces à Montreuil... Sécurité, vous dites?

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4 mai 2011 3 04 /05 /mai /2011 09:31

Mr William Hague, ci devant ministre britannique des affaires étrangères, a d’une manière assez curieuse mis en cause le Hamas palestinien. Ce dernier, par la voix du Premier ministre gazaoui Ismaïl Haniyeh, avait condamné le raid américain sur Jabottabad ayant causé la mort de Ben Laden. Le responsable du Hamas y voyait « la poursuite de  la politique d’oppression américaine fondée sur l’effusion du sang des Arabes et des musulmans ». On peut, en effet, ne pas partager du tout l’analyse de Ismaïl Haniyeh, mais force est de constater que le ton condescendant et menaçant du chef de la diplomatie de Londres ne peut se comprendre que comme un bandage de muscles de la part de certains occidentaux. « Il serait bon (…), a ainsi affirmé William Hague,  qu’en dépit de nombreux sujets de division dans le monde, l’unité soit de mise face à (…) la disparition du responsable de quelques-uns des plus importants actes terroristes dans le monde. » En somme, une sorte d’union sacrée internationale. Venant d’un dirigeant d’un pays qui dans une période relativement récente a mené la politique que l’on sait en Irlande du Nord – et qui s’est heureusement terminée- ne manque pas de sel. D’autant plus que cette déclaration de Hague survient la veille d’une visite de Benyamin Netanyahu à Londres. Un Premier ministre israélien qui veut faire le tour des capitales occidentales pour empêcher une reconnaissance de la Palestine par l’ONU en septembre prochain lors de l’Assemblée générale de l’Organisation. On peut à la fois ne pas regretter, et pourquoi pas se réjouir même, de la mort de Ben Laden et s’interroger sur les circonstances de cette exécution et des violations du droit international qu’elle soulève.

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